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Vive le chômage ! Le blog d'un chômeur
23 octobre 2012

Épisode 35 - Un recruteur peut en cacher un autre

J’avais abordé dans un article précédent la nécessité pour un demandeur d’emploi de ne pas croire aveuglément les promesses des recruteurs. Ces derniers ont en effet une lourde propension au mensonge, que ce soit par intérêt, par lâcheté, pour se débarrasser de vous, voire les trois à la fois.

Je profite de la fin de la précédente phrase pour vous rappeler que « voire même » est un pléonasme. Même si les deux mots vont bien ensemble phonétiquement, ayez s’il vous plaît l’amabilité de tout faire pour favoriser leur divorce.

Bref, ayant moi-même expérimenté le sadisme d’une recruteuse qui m’avait promis un coup de pouce sous la forme d’un stage que j’attends toujours depuis quelques millions d’années, je devrais être vacciné. Et pourtant, je suis retombé dans le panneau. Comme une grosse endive.

 

Rien de bien original pour commencer. Je trouve une offre d’emploi en webmarketing, j’y postule, puis je suis convoqué à un entretien avec un des gros bonnets de l’entreprise. Cet entretien se déroule bien, le job a l’air très intéressant ; par ailleurs, la boîte semble être en pleine croissance. Jusque-là, ça sent plutôt bon.

Histoire de me tester sur mes compétences et sur le fait que je reste attentif aux nombreuses évolutions de mon métier, mon interlocuteur me pose quelques questions auxquelles je réponds à peu près convenablement.

L’entretien touche à sa fin mais, au lieu de se séparer sur un sempiternel « Je vous donnerai ma réponse dans quelques jours », le recruteur annonce de suite la couleur :

« Je vais être franc… »

Ça commence mal.

« …j’ai reçu huit candidats, je vais en garder trois… »

Ouais ouais vas-y, j’ai les mains attachées dans le dos, les yeux bandés, tu peux tirer…

« …dont vous. »

Ah bah tiens, je suis toujours en vie. Agréable surprise, surtout qu’il avait baissé les yeux et s’était mis en mode « voix-off de documentaire animalier », c’était pas très bon signe.

Il me demande toutefois de plancher sur un petit travail à domicile, à savoir rédiger un article sur la géolocalisation des téléphones mobiles. S’il a demandé cela aux autres candidats, il n’y a aucune raison que j’y coupe, même si je fais d’ores et déjà partie du trio gagnant.

Je profite de la fin de la précédente phrase pour vous rappeler que l’on écrit bien l’expression « faire partiE » avec un « e », et non « faire parti ».

Loin de considérer cet exercice comme une formalité, je m’y attelle le plus sérieusement du monde. Je n’y connais pas grand-chose et l’intitulé de l’exercice est relativement flou mais je retrousse mes manches, je rassemble un maximum d’infos sur la question, j’organise tout cela du mieux que je peux et j’envoie ma prose à mon interlocuteur dans les délais impartis.

 

Suite à cela, bien évidemment, plusieurs jours s’écoulent sans que je n’obtienne le moindre signe de vie de la part de l’entreprise. J’ai plutôt l’habitude, mais là on m’a promis un second entretien ; et probablement que le fait d’attendre la réponse dans mon coin pendant une durée indéterminée ne va pas jouer en ma faveur. Je décide donc d’appeler le recruteur mais je tombe sur son répondeur et lui laisse un message pour lui demander où en est le recrutement.

Quelques jours plus tard, il me rappelle. Non, je déconne… Faut pas rêver ! Il m’envoie en fait un e-mail pour m’informer que ma candidature n’a pas été retenue « pour des raisons d’expériences ».

Ça fait quand même un peu léger niveau explications, surtout vu qu’il m’avait assuré que j’aurais un second entretien. Et si je n’ai pas assez d’expérience pour ce poste, il pouvait le constater en lisant mon CV ; donc pourquoi m’avoir reçu en entretien ? D’ailleurs, mon profil correspondait parfaitement à ce que l’entreprise demandait dans son offre d’emploi. Mais j’ai dû me contenter de cette réponse laconique et n’ai donc pas pu en savoir plus sur le pourquoi de cette volte-face.

Je profite de la fin de la précédente phrase pour vous rappeler que « volte-face » est un nom féminin, même si beaucoup l’utilisent au masculin. Moi le premier d’ailleurs, c’est Word qui m’a corrigé. Je ne vais donc pas trop ramener ma fraise sur le sujet et je vais m’empresser de passer au paragraphe suivant.

Mais si ce n’est pas à cause de l’expérience, pourquoi ai-je été recalé ? À cause de l’article qu’il m’a demandé d’écrire ? Honnêtement, je ne pense pas. J’ai respecté les consignes au niveau du sujet, de la longueur et des délais. Je ne prétends pas avoir rendu une copie parfaite mais j’ai fait le boulot consciencieusement et je ne vois pas bien en quoi cela aurait pu me pénaliser et changer à ce point l’opinion du recruteur à mon sujet.

L’explication se trouve ailleurs : le vilain menteur qui m’a reçu n’était probablement pas le seul à mener le recrutement, et ses homologues devaient être beaucoup moins emballés que lui par ma candidature. C’est également l’hypothèse avancée par ma conseillère Pôle Emploi, décidemment très utile, quand je lui ai raconté cette histoire. Mais dans ce cas-là, quand on n’est pas seul à décider, on évite de balancer des promesses qu’on n’est pas sûr de pouvoir tenir. Enfin bon, il m’a uniquement promis que j’aurais un second entretien, mais pas qu’il tiendrait sa promesse…

 

Je ne vais pas recommencer avec mon vibrant plaidoyer pour un meilleur respect des chômeurs par les recruteurs ; depuis le temps, j’ai perdu l’espoir que ça arrive. J’aimerais simplement qu’ils fassent attention à ne pas promettre n’importe quoi aux demandeurs d’emploi, qui ont facilement tendance à bâtir des châteaux en Espagne au moindre signe positif. Je ne demande rien de plus.

Mais apparemment, c’est encore trop.

 

Générique : No Doubt – Don’t speak

 

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Commentaires
1
Et si tout simplemen le recruteur c'était servi de votre travail à, des fins perso, pour moi cela ne m'étonnerait pas
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A
Si vous êtes au chômage, le président de l'association nationale des chômeurs vous pose la question suivante. Pourquoi êtes-vous au chômage? Qu'avez-vous fait pour ne pas devenir chômeur? Connaissez-vous l'association nationale des chômeurs? Pourquoi vous n'êtes pas membre actif de cette association qui se bat pour faire valider un grand plan de création d'emplois?
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V
Je vous lis depuis peu et franchement j'adore votre style d'écriture. Je suis dans la même situation que vous c'est à dire une feignasse de chômeur.. Il m'est arrivé la même mésaventure que vous. Entretien puis petit travail à la maison re- entretien pour me dire que non; Pourquoi ? Parce que je n'étais pas assez docile à leurs yeux. Je croyais rêver !!! Bonne chance dans vos recherches.
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