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Vive le chômage ! Le blog d'un chômeur
5 juillet 2011

Épisode 9 - Faux départ

A long time ago, in a galaxy far far away…

J’ai fait un stage en comptabilité pendant mon DUT. Je détestais la compta mais j’ai pas trouvé de stage en marketing alors j’ai pris le premier truc que j’ai trouvé.

Ma mission a consisté à recenser les chiffres de l’activité de chaque service de l’entreprise sur l’année précédente, de les mettre dans plein de petits tableaux et de vérifier l’exactitude de ces chiffres avec les résultats globaux déclarés par la société. J’ai donc passé trois mois sur Excel, ç’a été passionnant.

C’est génial Excel, on peut faire un million de choses avec. Il y a tout un tas de formules dont je soupçonnais à peine l’existence, ce stage m’aura au moins permis d’apprendre à les utiliser. On sait jamais, ça peut toujours servir.

J’ai même réussi à traiter des données tellement conséquentes que j’ai atteint dans certains cas le bas d’une feuille.

Alors si jamais vous participez à « Qui veut gagner des millions », ou si vous voulez tout simplement vous la péter en société, sachez qu’un fichier Excel contient 65 536 lignes.

Ce n’est évidemment pas un nombre choisi au hasard puisque c’est un multiple de tous les nombres que vous avez l’habitude de voir en informatique : 64, 256, 1024, …etc. Donc un multiple de 8, rapport aux octets, tout ça…

Vous voyez que les maths, ça sert.

Bref, c’était un stage en comptabilité et non pas en marketing. Malgré cela, quand j’ai rédigé mon premier CV, j’ai indiqué ce stage puisque mon expérience professionnelle était à l’époque aussi longue qu’une file d’attente de gamins rendant visite à Marc Dutroux en prison.

Puis quand j’ai emmagasiné de l’expérience en marketing, j’ai supprimé cette ligne de mon CV. Il fallait bien faire de la place quelque part.

 

Un jour, en plein chômage, je reçois un coup de fil d’une boîte d’intérim que nous ne nommerons pas.

En narration, on appelle cela un « élément déclencheur » ; c’est-à-dire un événement qui trouble le quotidien gonflant du héros et qui va le pousser à aller à l’aventure pour chercher gloire, fortune et nénettes dévêtues, au lieu de rester chez lui à compter les mouches. Genre Obi-Wan Kenobi qui, après avoir observé Luke Skywalker bouffer du sable et torcher le cul des vaches pendant 19 ans, se décide enfin à sortir de sa taverne pour lui dire qu’il serait peut-être temps d’aller sauver la galaxie, non mais ho.

Je fais beaucoup de références à Star Wars, il faudra vous y faire.


Bon, j’en étais où ? Ah oui, le coup de fil :

«  Bonjour, (nom de la nana), (nom de l’agence). Je vous appelle pour savoir si vous êtes disponible en ce moment.

- Ah oui oui tout à fait, je suis en recherche d’emploi (je vous laisse imaginer le big smile que je fais à ce moment-là).

- D’accord, j’aurais peut-être un poste à vous proposer dans le domaine de la comptabilité.

- Euh… En fait ça ne va pas me concerner, je cherche plutôt dans le marketing (je vous laisse imaginer le big groumpf que je fais à ce moment-là*).

- Ah... C’est bizarre, pourquoi est-ce que je vous ai dans ma base… ?

- J’ai fait un stage en comptabilité il y a quelques années, c’est probablement pour ça que vous m’avez catalogué ainsi. Mais maintenant je me suis orienté vers le marketing, c’est dans ce domaine que je cherche du travail.

- Bon, je le note et je garde votre profil au cas où on aurait des offres en marketing à vous proposer. »


Si j’ai refusé de donner suite à cette offre, ce n’est pas seulement parce que je n’avais pas envie d’un boulot de comptable ; c’est aussi car je n’étais pas sûr de faire l’affaire. Après tout, entre les quelques notions entrevues en cours et mon petit stage, je trouvais que c’était très léger en terme de compétences.

Alors certes, c’est l’agence d’intérim qui est venue vers moi, mais cela ne veut pas dire pour autant que j’aurais fait l’affaire. Mon expérience étant relativement ancienne, mon interlocutrice a peut-être pensé que j’avais continué dans cette voie-là après le stage et que j’aurais donc été intéressé par le poste, et c’est probablement pour cela qu’elle a souhaité faire le point sur mon profil.

De toute façon, je n’ai pas eu envie de m’engager sur un poste en comptabilité au risque de laisser passer des offres en marketing. Bon ok je n’ai pas eu d’autres opportunités, mais à l’époque j’y croyais à fond.

Je reconnais que cet élément déclencheur n’a pas déclenché grand-chose pour moi vu que ma situation n’a que peu évolué suite à ce coup de fil, mais sur le principe ça fonctionne quand même.

 

Plusieurs mois après (oui, ça fait perpet que je suis au chômage), je reçois un autre appel de la même agence d’intérim, avec la même personne au bout du fil :

«  Bonjour, (nom de la nana), (nom de l’agence). Je vous appelle pour savoir si vous êtes disponible en ce moment.

- Ah oui oui tout à fait, je suis en recherche d’emploi (re big smile).

- D’accord, parce que si je me souviens bien, je vous avais appelé il y a quelque temps mais vous n’étiez pas disponible.

- Ah bah si, mais vous m’aviez appelé pour me proposer un poste en comptabilité et je vous avais répondu que je cherchais dans le domaine du marketing.

- Ah d’accord… Parce qu’en fait, là aussi je vous appelle pour un poste en comptabilité.

- … Bah c’est toujours non alors, j’ai fait une formation en marketing, j’ai une première expérience en marketing et c’est uniquement dans ce domaine que je cherche du travail (%#µ@$ !!!!!!!).

- Bon, je le note et je garde votre profil… (etc). »

Bref vous connaissez la suite.

 

Je suis resté calme et poli, et croyez-moi que ça n’a pas été facile. Quand vous êtes au chômage depuis un bout de temps et qu’on vous appelle pour vous demander si vous êtes disponible, vous vous imaginez déjà en train de faire péter le champagne…

Et non. Jus de pomme pour le chômeur.

Apparemment elle a quand même compris puisqu’elle ne m’a jamais rappelé depuis. Ni pour de la comptabilité, ni pour du marketing. Ni même pour une mission de plombier, on ne sait jamais. Si elle me fait le coup une troisième fois, je l’insulte.

Ou alors je lui propose qu’on aille boire un verre ensemble, façon « ça fait trois fois que vous utilisez un prétexte bidon pour m’appeler, dites clairement que vous avez flashé sur moi ».

Au point où j’en suis… -_-'

 

Générique :  Oasis – (Probably) All in the mind

 

* Je groumpfe souvent, ça aussi il faudra vous y faire.


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Commentaires
S
"mon expérience professionnelle était à l’époque aussi longue qu’une file d’attente de gamins rendant visite à Marc Dutroux en prison." Cette expression me fait tordre de rire! bravo! moi aussi j'ai fait GEA! ^^
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B
Le professeur Rollin a toujours quelque chose à dire !
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G
Sache que c'est logique qu'il y ait 65356 qui fait exactement 2^16 ou (2^8)^2 soit codé sur 2 octets par colonne... Quand on sait qu'excel est assez âgé et qu'à cette époque là l'octet coûtait cher, tout s'explique...<br /> Sinon, oui je suis complètement cinglé et pour couronner le tout totalement en retard...
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B
Effectivement, j'essaie de justifier ce vilain trou quand on m'en fait la remarque : je fais du référencement sur des sites personnels (dont ce blog:)), je suis l'actualité de ce métier en perpétuelle évolution, je lis des ouvrages à ce propos, je me suis également auto-formé sur Photoshop pour gonfler un peu mon CV...<br /> <br /> ... mais malgré cela, les recruteurs considèrent qu'il y a plus de trous que de gruyère :(<br /> <br /> En tout cas je vous remercie pour vos commentaires :).
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L
ne pourriez vous pas les combler , vous n'êtes pas resté inactif , une formation un mini stage des cours bref de quoi occuper ces mois "vides".<br /> <br /> Après lecture de vos billets agréables, je vais rejoindre morphée, car demain (tout à l'heure) débute au chant du coq . Impréssionnant, mes journées sont plus longues qu'auparavant.
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